Catégories
Actualités

« Souverains Demain! », sous la direction de Paul Melun

Catégories
Notes de lecture

Pourquoi (re)lire Éloge des frontières de Régis Debray est primordial ?

Pourtant, en 2010, Régis Debray ose. Las d’entendre les partisans du sans-frontiérisme, l’écrivain, à travers une centaine de pages, persiste et signe, « la frontière, c’est la paix ». Subversif, l’ouvrage de l’ancien élève de l’École normale supérieure interroge. Plus d’une décennie après sa parution, le manifeste de R.Debray reste brûlant d’actualité. Il est, à présent, grand temps de se (re)plonger dans ce vibrant plaidoyer qui célèbre ce que d’autres déplorent.

« Apaisante, la frontière délimite l’espace, jalonne l’existence, préserve les lieux et plus encore protège les individus »

Séparation politique entre deux États, la frontière entraine une différenciation entre deux modes de vie, deux sociétés, parfois antagonistes. Il s’agit, en outre, d’une séparation entre deux modes d’organisation de l’espace. La frontière étatique délimite, juridiquement, le territoire d’exercice de la souveraineté de chacun des États.

L’essor de la mondialisation depuis les années 1970 a laissé prédire à certains chercheurs, fut un temps, la fin des frontières (Philippe Moreau Defarges, La Mondialisation. Vers la fin des frontières ? Dunod-IFRI, 1993). Un sentiment renforcé, du point de vue occidental, par le transfert progressif de souveraineté des États à l’échelon supranational au sein de l’Union Européenne. Néanmoins, ce sont plus de vingt-six mille kilomètres de frontières terrestres qui ont été créés entre 1991 et 2007. Rarement aura-t-on vu, dans l’histoire longue des crédulités occidentales, pareil hiatus entre notre état d’esprit et l’état des choses. Entre ce que nous tenons pour souhaitable et ce qui est. Nous assistons, inexorablement, au retour des frontières (Michel Foucher, le retour des frontières, CNRS Editions, 2016).

 

Légale, fiscale, les frontières portent également une fonction de contrôle. Elles revêtissent, dès lors, un rôle administratif de surveillance des flux les franchissant selon des critères définis par les politiques économiques, sociales, culturelles ou encore migratoires.

Régis Debray soutient, sans détour, une vision aux antipodes de celle des élites mondialisées et prétendument progressistes. A travers ses voyages au Proche-Orient, l’auteur a vu. Il en est convaincu et son discours est sans équivoque. Là où il n’y a pas de frontière, il y’a la guerre. Loin de se faire le chantre du protectionnisme outrancier, l’essayiste nous invite à la réflexion. Une réflexion qui s’articule sur l’absolue nécessité de reconsidérer la frontière. Apaisante, cette dernière délimite l’espace, jalonne l’existence, préserve les lieux et plus encore protège les individus.

A ceux qui, tout en ayant à l’esprit le conflit russo-ukrainien, considéreraient encore le concept de la frontière désuet, il convient de rappeler ces mots d’Yves Lacoste « Le tracé d’une frontière est la conséquence d’un rapport de force à un certain moment de l’histoire entre deux appareils politiques et militaires, au détriment de l’un et à l’avantage de l’autre ».

Le réel frappe durement, de manière soudaine et imprévisible. L’invasion de l’Ukraine par la Russie doit nous inviter, enfin, à reconsidérer notre rapport au monde. Traumatisées, encore aujourd’hui, par la politique agressive et désastreuse qui a jeté le continent dans deux guerres mondiales dévastatrices au siècle dernier, l’Europe et la France peinent, souvent, à employer le langage du pouvoir.  Les conflits armés ne sont ni enviables ni souhaitables mais ils représentent une continuité de notre histoire dont l’Homme postmoderne ne peut s’affranchir.

« En réalité, la frontière est la première réponse au néant de l’espace et de l’existence »

A travers son ouvrage, Régis Debray convoque également la notion de sacralité. La frontière « sanctuarise l’identité et la culture d’un pays ». Il s’agit, alors, de « sauvegarder l’exception d’un lieu et à travers lui la singularité d’un peuple ». Il ajoute, « un peuple c’est une population, plus des contours et des conteurs ».

A l’heure du semblable, l’individu surenchéri sa particularité. Seul, seul face à une myriade de possibilités, plongé au cœur de l’infiniment grand, le vertige d’appartenance ressenti est tel que « l’hypermnésique déboussolé » fantasme une origine légendaire. L’individu, dépourvu des piliers que constituaient les structures traditionnelles, est en quête de sens. L’essayiste est formel, « l’abolition des frontières ne produit pas de l’interchangeable mais de la carapace identitaire ». Un monde sans frontière est un monde sans repère.

En réalité, la frontière est la première réponse au néant de l’espace et de l’existence. L’être se définit par rapport à « l’extériorité du non-être ». La frontière permet, enfin, « d’enfoncer un coin inéchangeable dans la société de l’interchangeable, une forme intemporelle dans un temps volatile ». Régis Debray déplore et lutte contre l’uniformisation du monde.

Le philosophe pourfend néanmoins l’édification de murs. L’organisation des territoires et la singularité qui les caractérise n’est autre qu’une invitation au partage, à penser la frontière comme interface. Toutefois, dans Grammaire des civilisations, Fernand Braudel nous met en garde « Une civilisation répugne généralement à adopter un bien culturel qui mette en question une de ses structures profondes. A première vue, chaque civilisation ressemble à une gare de marchandises qui ne cesserait de recevoir, d’expédier des bagages hétéroclites. Cependant, sollicitée, elle peut rejeter avec entêtement tel ou tel apport extérieur. »

« Il n’y a plus de limite à parce qu’il n’y a plus de limites entre »

Les troubles de l’époque ne proviennent pas d’un excès, mais d’un déficit de frontières. Pernicieuse, l’idéologie contemporaine du sans-frontiérisme escamote les maux dont elle se rend coupable. « Il n’y a plus de limite à parce qu’il n’y a plus de limites entre ». Entre les affaires publiques et les affaires privées. Entre l’enseignant d’un côté et ses élèves de l’autre. Entre le documentaire et le divertissement. Entre la science et les croyances. Entre l’être et son paraitre, entre le collectif et l’individuel. L’heure, il est vrai, est à la confusion des sphères.

Dès lors, que répondre aux « citoyens du monde » pourvoyeurs de discours abscons et de fâcheuses élucubrations ? Le « citoyen du monde », concept creux s’il en fallait et qui, maladroitement, lutte pour masquer la vacuité de sa pensée. Ce citoyen fait fi, indubitablement, de notre histoire et de ce que nous sommes. Le « sans-frontiériste » est au mieux sympathique, au pire tragiquement candide. Il pèche par orgueil mais Régis Debray, lui, opte pour la modestie. C’est en vertu de cette dernière que l’auteur nous exhorte à respecter, sur leurs terres, les particularismes des peuples et communautés. La frontière est un seuil qui nous invite, une fois chez l’autre, à faire preuve de respect et de retenu.

Ainsi, Éloge des frontières fait écho, en partie, à ces lignes d’Olivier Zajec, « le devoir d’ingérence où la responsabilité de protéger, quoi que l’on pense de ces concepts, ne sauraient s’exonérer de l’étude de la localisation géographique des théâtres de crise, des inerties culturelles en place, et du devoir d’anticipation des conséquences de toute action de force sur les peuples que les puissances morales secourent avec tant d’empressement ».

Jugée incongrue, la défense de la frontière ne fait pas florès chez les riches et les puissants de ce monde. L’exception culturelle insupporte la multinationale. Si l’horizon des électeurs se rétrécit, celui du consommateur, poussé par la frénésie consumériste, doit pouvoir, indéfiniment, se dilater. Evadés fiscaux, sportifs de haut niveau ou encore stars du septième art sont partout chez eux. Les riches vont où ils veulent, les pauvres où ils peuvent. Régis Debray l’affirme, « Ceux qui ont la maitrise des stocks (de têtes nucléaires, d’or et de devises, de savoirs et de brevets) peuvent jouer avec les flux, en devenant encore plus riches. Ceux qui n’ont rien en stock sont les jouets des flux. Le fort est fluide. Le faible n’a pour lui que son bercail, une religion imprenable, un dédale inoccupable ». Et l’auteur poursuit : « Le prédateur déteste le rempart ; la proie aime bien ».

Le philosophe synthétise son propos en deux phrases : « Quand on dénie la partition, n’est-ce pas au partage que l’on se refuse ?  S’il n’est pire tare pour une culture que d’être seule, on peut aussi se morfondre dès qu’on accepte de se confondre ».

Aimé Césaire estimait que l’on pouvait se perdre « par ségrégation murée dans le particulier et par dilution dans l’universel ». L’auteur de l’Éloge des frontières conclue « de ces deux suicides, le second est aujourd’hui le plus tentant, et le mieux rémunéré ».

Catégories
Actualités

Lettre à Olivier Faure : pourquoi Paul Melun démissionne du Parti Socialiste

Catégories
Tribunes

Investiture du raciste Taha Bouhafs : Jean-Luc Mélenchon et LFI, une menace pour la République

Mais l’investiture pour les législatives, le 23 avril 2022, de Taha Bouhafs condamné pour racisme, ne laisse plus de place au doute : Jean-Luc Melenchon s’est compromis avec les communautaristes afin d’obtenir le vote des quartiers islamisés (et non populaires, les classes populaires votant en majorité pour Marine Le Pen). Cet islamo-gauchisme extrême représente une grave trahison de la gauche et, surtout, de la République.

Taha Bouhafs est journaliste pour Le Média, un site internet proche de LFI. Les articles publiés par M. Bouhafs tournent autour de deux sujets : les violences policières et l’islamophobie. Au-delà de sa haine virulente de la police (par exemple, il relaie l’appel à manifester contre la police d’Assa Traoré), M. Bouhafs défend les associations proches de l’islam politique. Ainsi, dans un article du 14 mai 2021, « Islamophobie : la guerre de Darmanin contre une association », il dénonce la lutte du ministre de l’Intérieur contre l’association Alliance citoyenne, qui défend avec virulence l’autorisation du burkini dans les piscines municipales, et organise des actions coup de poing au cours desquelles des femmes se baignent en burkini, contrevenant au règlement. Dans cet article, comme dans beaucoup d’autres du site Le Media, la lutte contre l’islamisme est systématiquement amalgamée à l’islamophobie.

Taha Bouhafs est également un adepte des déclarations racistes et antisémites. Ainsi, il est condamné à 1500 euros d’amende pour avoir qualifié Linda Kebbab d’« arabe de service ». Sur Twitter, il s’attaque virulemment à Charlie Hebdo et à ses unes moquant le prophète Mahomet : « Les pouilleux de Charlie Hebdo n’existent qu’à travers notre indignation. Cessons de commenter leurs unes dégueulasses et ils cesseront d’être ». Enfin, il dénonce, avec jeu de mot nauséabond sur les « petits fours » qui n’est pas sans rappeler le discours de Jean-Marie Le Pen, un tweet de Benoît Hamon qui apporte son soutien à Alain Finkielkraut après qu’il a été qualifié de « sale sioniste » par des internautes : « C’est bientôt le dîner du CRIF [Conseil représentatif des institutions juives de France], et t’as pas envie d’être privé de petits fours ». Les petits fours font honteusement référence aux fours crématoires des camps d’extermination nazis. Il est en effet peu probable que M. Bouhafs ait utilisé fortuitement cette expression bien connue des milieux antisémites.

En définitive, M. Bouhafs se soucie de la lutte des classes comme de sa première chemise : il considère que la gauche se définit uniquement par la défense des minorités et la haine de la police. À cet égard, il est le digne représentant de la gauche mélenchonniste depuis 2017, qui a délaissé le combat social (comment peut-on prétendre défendre les classes populaires et rurales quand on veut augmenter les taxes sur l’essence, ou se passer du nucléaire, seule source d’électricité décarbonée et à bas coût ?), pour pactiser avec les islamistes et les dealers.

L’investiture de Taha Bouhafs pour les législatives n’est que le dernier exemple de l’islamo-gauchisme patent de Jean-Luc Mélenchon. Parmi ses principaux faits d’armes, citons notamment sa participation à la marche contre l’islamophobie en 2019, organisée par l’organisation islamiste CCIF (collectif contre l’islamophobie en France, organisation dissoute en 2020). Au cours de cette marche, Marwan Muhammad (l’un des dirigeants du CCIF) a fait scander à la foule « Allahu Akbar » devant le Bataclan, tandis que de nombreux manifestants portaient un croissant jaune sur le poitrail, référence honteuse à la persécution des Juifs sous le régime nazi. En juin 2021, M. Mélenchon faisait preuve en direct sur France Inter de complotisme victimaire : « Vous verrez que dans la dernière semaine de la campagne présidentielle, nous aurons un grave incident ou un meurtre, pour montrer du doigt les musulmans ». Remarquons dans cette phrase l’amalgame sous-jacent mais non moins clair entre dénonciation du terrorisme islamiste et discrimination des musulmans. Pour Jean-Luc Mélenchon, lutter contre l’idéologie islamiste, c’est lutter contre l’islam tout court. Ce faisant, il rejoint Eric Zemmour qui considère que l’islam égale l’islamisme.

Citons un dernier acte flagrant d’islamo-gauchisme : face à Léa Salamé durant la campagne présidentielle, J-L. Mélenchon nie avec force le fait que, dans certains territoires, les islamistes sont au pouvoir. Que le leader de LFI se rende à Calais, dans les banlieues Nord de Marseille, en Seine-Saint-Denis ou encore à Molenbeek en Belgique : pas un magasin n’y vend de l’alcool, les poupées sont sans visage, aucune femme ne sort sans son voile, les prix des marchés sont différenciés selon que l’on porte les signes religieux islamiques ou non, les associations sont gérées par les frères musulmans. La loi islamiste règne et, surtout, régit le temporel, la vie pratique et l’organisation de ces cités : les islamistes sont de fait, indéniablement, au pouvoir.

Le positionnement de cette nouvelle gauche extrême est aujourd’hui la principale menace pour la République. En voulant désarmer la police, elle abandonne la lutte contre la criminalité, le trafic et la loi des caïds (pour rappel, pour entrer dans certaines cités, il faut passer des barrages de contrôles de dealers !). En amalgamant systématiquement les musulmans aux islamistes, M. Mélenchon dénonce toute tentative de lutte contre ces derniers comme une discrimination des seconds, et empêche ainsi tout combat républicain pour l’unité de la France et pour la laïcité. Et ce, en dépit de la réalité statistique qui est que les Juifs, alors qu’ils sont de loin minoritaires dans la population, subissent bien plus d’actes antireligieux que les musulmans[1].

Pour le bien de la République, il est nécessaire qu’une gauche patriote, laïque et républicaine rompe avec la doctrine Terra Nova[2] pour incarner à nouveau le combat de la classe ouvrière, qui votent aujourd’hui à plus de 40 % pour Marine Le Pen. En effet, la gauche ne pourra pas gagner sans le vote des classes populaires et des classes moyennes. D’ailleurs, ces dernières ne glissent pas à droite, contrairement à ce que l’on entend souvent, mais elles veulent plus de protection, qu’elle soit physique (sécurité, immigration, défense, santé, catastrophes climatiques) ou économique (emploi, industrie, investissements, services publics…). La gauche doit prendre exemple sur les sociaux-démocrates danois, qui font preuve d’une grande fermeté migratoire et sécuritaire et ont regagné le pouvoir après des années d’errance en adoptant la stratégie inverse des partis de la gauche française.

Si la gauche renonce à mener le combat républicain, laïc et social, plutôt que sociétal et progressiste, le risque est grand de voir l’Union populaire concentrer les votes utiles de la gauche. Son influence – et donc celle des islamistes – grandirait à l’Assemblée, dans les collectivités locales et au Parlement européen. Il est même possible d’imaginer qu’elle intègre un jour un Gouvernement de coalition, en cas d’absence de majorité à l’Assemblée, ce qui serait catastrophique pour la politique migratoire de la France, la sécurité des Français et l’unité de la République face au séparatisme islamiste.

L’islamo-gauchisme n’est pas qu’une lubie de l’extrême-droite : elle est le cercueil de la gauche et, surtout, un danger pour la République.

[1]    En 2021, les actes antireligieux recensés comprenaient 857 faits anti-chrétiens, 589 anti-Juifs et 213 anti-musulmans.

[2]    En mai 2011, un article de Terra Nova préconisait que la gauche devait, pour remporter les élections présidentielles de 2012, se détourner de son électorat traditionnel, les ouvriers et les employés, pour cibler de nouveaux électorats, à savoir les diplômés, les jeunes, les minorités issues de l’immigration, les femmes.

Catégories
Tribunes

Polémique à l’université de Nantes : quand une présidente appelle au « barrage républicain »

Nous sommes le mercredi 13 avril, à 15 h 15 précise, quand les quelque 43 000 étudiants et les plus de 2 000 enseignants de l’université de Nantes reçoivent un mail de la présidente de l’université, Carine Bernault. Assumant d’emblée un message « inhabituel », le justifiant de son caractère « indispensable au regard des enjeux attachés » à l’élection présidentielle, elle y indique sans s’en cacher, son orientation politique.

Alors que le service de courriel des facultés sert à informer les étudiants de changements d’horaires de cours ou d’échanger des informations administratives, c’est donc un message ouvertement orienté politiquement, dictant une véritable consigne de vote, que les étudiants ont retrouvé ce mercredi.

« Parce que les fondements de notre société sont en cause, je vous appelle solennellement à voter le 24 avril pour faire barrage à l’extrême droite et donc au Rassemblement National » peut-on lire.

La liberté d’opinion brimée à l’université

La présidente avait-elle le droit d’écrire ce courriel ?

L’article L141-6 du code de l’éducation est pourtant clair : « Le service public de l’enseignement supérieur est laïque et indépendant de toute emprise politique, économique, religieuse ou idéologique ; il tend à l’objectivité du savoir ; il respecte la diversité des opinions. Il doit garantir à l’enseignement et à la recherche leurs possibilités de libre développement scientifique, créateur et critique ».

L’article 7 du règlement de l’université lui-même conforme le principe de neutralité : « Les personnels sont notamment tenus au devoir de réserve, à la discrétion professionnelle et au respect des principes de laïcité et de neutralité politique et religieuse du service public. »

Que comprend ce devoir de neutralité ?

En tant qu’enseignant-chercheur, une personne ne peut évoquer son avis sur une question politique lors d’une interview, d’une conférence ou même lors d’un cours et ce malgré une grande liberté d’expression. La fonction d’enseignant-chercheur et de dirigeant universitaire conférant une autorité et un pouvoir d’influence non-négligeable sur les étudiants, le devoir de réserve joue un rôle clef car il permet de garantir la liberté et la diversité d’opinion au sein des universités.

En enfreignant son devoir de réserve, Carine Bernault remet en cause la neutralité du service public dont elle a la charge, en l’occurrence l’université de Nantes. Plus encore, elle porte une atteinte grave à la démocratie, en utilisant son pouvoir de haut-fonctionnaire et les moyens du service public pour influer sur le jugement politique des étudiants. Enfin, elle dévoie l’université de son rôle premier, qui est d’instruire et de créer les conditions d’une réflexion libre et éclairée, plutôt que de dicter une pensée toute faite

La liberté d’expression et d’opinion, dont la présidente fait référence dans son mail n’est donc qu’illusoire et « la contradiction » qui « est l’essence même de l’université » est bafouée.

Comment, alors que son rôle est censé apporter une cohésion au programme d’études et un soutien à tous les étudiants, la présidente peut-elle se permettre non seulement de donner une consigne de vote, mais également de porter un jugement négatif sur l’orientation politique de plusieurs de ses étudiants ? Cette consigne de vote ne peut que mener à une dégradation de la cohésion sur le campus. En effet, plusieurs jeunes ne souhaitant pas faire « barrage à l’extrême droite » se sentent visés. « C’est comme si on était dans la mauvaise équipe, le camp des méchants », évoque un étudiant en droit de l’université.

En donnant une sorte de consigne de vote comparable à celle des partis vaincus du premier tour de l’élection, Mme Bernault nie les capacités de réflexion de ses étudiants. Elle perpétue l’infantilisation des Français, qui ne pourraient pas faire le bon choix d’eux-mêmes, s’inscrivant dans la continuité de ce que proposent certains médias.

L’amalgame entre Marine Le Pen et le fascisme ne repose sur aucune analyse de fond et porte atteinte au débat démocratique

Cet épiphénomène n’est pas un cas à part. L’université de la Sorbonne a été bloquée et saccagée quelques jours plus tard par des étudiants insatisfaits des résultats du premier tour, l’université d’Angers appelle également à voter contre l’extrême-droite… Des personnes éminentes du domaine du sport appellent à faire barrage.

La République serait en danger, les institutions à l’agonie et le peuple opprimé si Marine Le Pen était élue. Au-delà d’influencer le vote des électeurs, c’est un éternel parallèle aux régimes fascistes qui est entretenu avec le Rassemblement National.

Commet garantir le principe de libre de choix des électeurs quand un candidat est sans cesse considéré comme anti-démocratique ?

Les reproches s’enchaînent et se ressemblent. Tous ont pour point commun de ne viser que la personne et non le programme. L’usage de référendum par exemple, lorsque prôné par le RN, est décrit comme une technique de régime totalitaire. Il serait bon de rappeler que selon l’article 3 de la Constitution, le référendum permet l’expression de la souveraineté du peuple.

Mais l’ennemi doit être diabolisé, et le vote utile devenir un vote barrage, alors que sa fonction première est d’afficher une adhésion à un programme.

L’université ne transmet plus les valeurs de pluralité d’opinion, et n’assure plus sa fonction première : instruire. L’idéologie enchaîne les étudiants en face de leurs copies, tandis que les présidents partagent librement leurs opinions.

Désormais, la terreur s’installe sous couvert de la lutte contre un prétendu fascisme ne servant qu’à décrédibiliser les adversaires du système néolibéral dominant et à empêcher tout débat démocratique, c’est-à-dire portant sur les idées, et non sur les anathèmes.

Le programme de Marine Le Pen présente pourtant de nombreuses failles, dont le débat universitaire pourrait s’emparer avec profit, de manière apaisée et en adoptant un point de vue scientifique et rigoureux. Par exemple, l’interdiction généralisée du voile est-elle compatible avec le principe de laïcité ? Est-il envisageable de démanteler les éoliennes sans renoncer à nos objectifs climatiques ? Comment justifier l’exonération de l’impôt sur le revenu des moins de 30 ans devant le Conseil constitutionnel, qui veille à l’égalité devant les charges publiques ?

Il serait salutaire pour notre démocratie que le débat public interroge le fond et, surtout, la cohérence des programmes plutôt que de dicter des consignes de vote sur le fondement d’anathèmes et de procès en fascisme.

Nans

Catégories
Édito

Mots d’espoir #1 – Par Paul Melun

Ce jeudi soir, la route départementale qui traverse la forêt domaniale de Chinon est bien vide. La nuit de mars couvre le paysage, mais n’altére en rien l’irrésistible odeur des sous-bois. Elle pénètre dans l’habitacle de la voiture et se diffuse. C’est le parfum de la joie et de l’apaisement. Pleins phares allumés pour éviter sangliers et chevreuils, le regard fixe par-delà les lignes blafardes, je songe à la douceur des temps calmes, à cette France en paix. Nul besoin de la lumière du jour pour imaginer les villages de tuffeau, les églises romanes et les petits châteaux coiffés d’ardoise qui jalonnent mon chemin, je les connais par cœur.

Cette semaine, comme les précédentes, la guerre en Ukraine et ses drames défilent comme un flot ininterrompu d’images sous mes yeux impuissants de commentateur télévisé. Quelques heures avant de prendre la route, nous étions experts militaires, éditorialistes, et hommes politiques dans le studio d’une chaîne d’information. Je tentais, peut-être vainement, de livrer une analyse sur ce que je comprends du réveil des empires, de ce « retour du tragique » pour paraphraser le président Macron. Personnellement, je ne crois pas que l’histoire ou le tragique se soient un jour arrêtés. Comme les paysages du Val de Loire, le monde a ses perméabilités avec l’histoire.

La guerre, les pandémies, ou les conflits de civilisations ne sont pas un « retour du tragique » mais une continuité, que les êtres modernes, mondialisés et prétendument progressistes ont voulu ignorer. La paix promise par les démocraties libérales est fragile. Depuis la sédentarisation des premiers hommes, nous savons que le calme n’est qu’une parenthèse précieuse, souvent conquise de haute lutte par nos ancêtres. Aujourd’hui, l’Occident est à la fin d’un cycle. Les ennemis de la France, à l’extérieur comme à l’intérieur, se réjouissent de sa faiblesse et prospèrent sur ses renoncements tragiques.

Avec mes amis de Souverains demain ! nous aspirons à réfléchir aux maux de la France, que nous ne nous résignons pas à voir décliner, inexorablement. Ce soir de mars, je ne suis pas seul au volant de ma voiture. J’ai au cœur et à l’esprit la vitalité et la fraicheur de toutes mes rencontres, des jeunes amis qui me rejoignent ces derniers mois, et refusent la disparition du pays qu’ils chérissent.

C’est ici le cœur du combat de Souverains demain ! . Agir avec tous ceux qui, de droite, de gauche, du centre et d’ailleurs, refuseront de courber l’échine devant la disparition de leur culture, de leurs valeurs, de leur pays. Dans les mois à venir, vous découvrirez ici le talent, l’intelligence et la détermination de ces jeunes français qui m’entourent et préparent l’alternative pour une France puissante, indépendante et libre !   

Catégories
Actualités

Pour une France sûre et libre : protéger les Français et leur police

Extrait de Atlantico.fr publié le 13/11/2021
Lire l’article complet

L’ouvrage « Souverains demain ! : Manifeste pour une France indépendante, écologique et innovante » a été publié sous la direction de Paul Melun aux éditions Marie B. Souveraineté ne signifie ni autarcie ni repli sur soi mais capacité à maîtriser son destin, condition d´une démocratie réelle. La souveraineté éclairée est le concept de fond de ce manifeste. Extrait 1/2.

« Au cours des années, l’échec patent de ce “tout prévention” a fini par provoquer une insurrection silencieuse des résidents des quartiers ravagés par la violence sociale. Année après année, sondage après sondage, la population tente inlassablement de crier le même mes[1]sage à des gouvernants politiquement divers mais atteints d’une analogue surdité. »

Alain Bauer, Violences et insécurité urbaines.

La France n’est plus souveraine sur son propre territoire : la loi du plus fort règne dans certains quartiers, les policiers ne peuvent endiguer la hausse des violences en raison d’une politique pénale déficiente, les forces de l’ordre n’ont pas les moyens de lutter contre la radicalisation sur internet. Tel un aveu d’échec, la légalisation des drogues serait, pour certains, la seule voie pour réduire la criminalité dans les banlieues.

Les Français sont aussi exaspérés par la montée des violences à l’encontre de leur police; les images de tirs de mortier artisanal contre les commissariats font désormais partie du quotidien. Toute tentative de réaction est perçue comme un «virage sécuritaire et autoritaire». Brisons l’omerta, assumons la reconquête républicaine des cités, protégeons les Français, marquons la reconnaissance de la nation à ses forces de l’ordre : l’heure d’une véritable politique de sécurité a sonné.

Lire l’article complet

Catégories
Vidéos

Paul Melun, 27 ans, souverainiste de gauche engagé

Extrait de Front Populaire publié le 23/09/2021
Lire l’article complet

PORTRAITS DE SOUVERAINISTES. Front Populaire inaugure un nouveau format : « Portraits de souverainistes ». Régulièrement, nous inviterons des figures du souverainisme, jeunes et moins jeunes, connues et moins connues, pour passer au crible leur parcours, leurs combats, leurs aspirations et leurs engagements. Aujourd’hui, Stéphane Simon reçoit l’essayiste Paul Melun, président du mouvement « Souverains demain ! »  dont le manifeste Souverains demain ! Manifeste pour une France indépendante, écologique et innovante (éd. Marie B) est à paraître prochainement.

Lire l’article complet

 

Catégories
Actualités

Deux-Sèvres : le néo-Thouarsais Paul Melun a de l’ambition politique

Extrait de la Nouvelle-République publié le 02/08/2021
Lire l’article complet

 

Résidant entre Noizé (Deux-Sèvres) et Paris, le très médiatique jeune homme lance un mouvement souverainiste et espère peser lors de la prochaine élection présidentielle.

Peu à peu, il trace sa route. Et, du haut de ses 26 ans, Paul Melun imagine bien la poursuivre vers les sommets. Ce Girondin d’origine passe désormais sa vie entre Paris, la Défense où il travaille, les plateaux télés qu’il écume (lire par ailleurs), et la maison ancienne qu’il a achetée à Noizé, petit bourg rattaché à la commune déléguée d’Oiron, elle-même partie intégrante de Plaine-et-Vallées (Deux-Sèvres). Cet adepte d’histoire et du petit patrimoine s’épanouit en Thouarsais, et il l’assure : « Je ne suis pas un Parisien en villégiature. Je partage ma vie à part égale entre Paris et ici. »

« On espère peser dans la présidentielle »

Entre ses murs pluricentenaires et son immense jardin, il a de quoi accueillir sa famille et ses amis. Il recevait d’ailleurs ce week-end les vingt-neuf coauteurs de son prochain ouvrage, Souverains demain ! (lire par ailleurs), du même nom que le mouvement politique qu’il vient de lancer et dont il est le premier président. Un livre aux allures de manifeste, alors que le marathon de la présidentielle est lancé.

« On espère, avec cet ouvrage, peser dans cette élection. On veut peser dans le débat intellectuel, frapper à la porte des candidats compatibles avec les idées que nous défendons, même s’il n’y en a pas spécialement pour le moment, pour qu’à minima ils reprennent celles qui à nos yeux sont centrales », expose-t-il. L’écologie, par exemple, pour laquelle il souhaite injecter 50 milliards d’euros, deux fois plus que pour les missions régaliennes.

Lire l’article complet

Catégories
Actualités

Près de Thouars. Paul Melun lance son livre depuis Noizé

Extrait de Ouest France publié le 30/07/2021
Lire l’article complet

Après « Les Enfants de la déconstruction », l’essayiste Paul Melun sortira son deuxième livre en octobre, en collaboration avec une trentaine d’auteurs. « Souverains demain ! » est à la fois le titre de son ouvrage et le nom du mouvement politique qu’il vient de lancer en juillet 2021.

A l’occasion de la sortie de son prochain livre collectif « Souverains demain ! » prévue en octobre, l’essayiste Paul Melun reçoit ce samedi 31 juillet, à Noizé, la trentaine d’auteurs du monde médical, éducatif, culturel, associatif, économique, militaire qui cosignent le texte. « Souverains demain ! » est aussi le nom du mouvement politique qu’il a fondé en juillet 2021. Le choix des Deux-Sèvres pour présenter le livre et ses auteurs n’est pas anodin, affirme le jeune auteur. Je souhaite ainsi mettre à l’honneur le terroir thouarsais, son patrimoine et ses paysages. Une large part du livre « Souverains demain ! » est d’ailleurs consacrée à la ruralité et à ses formidables atouts pour la France de demain. Son mouvement refuse que Paris concentre seul tous les pouvoirs.

Lire l’article complet