Sous les fenêtres de l’édifice, complexe et richement orné, se déploient désormais des dalles de béton blafardes, parsemées de longues tiges métalliques (vraisemblablement des lampadaires). Quelques poubelles métalliques et bancs publics sont éparpillés sans logique sur cette esplanade sans âme, où sont empilés çà et là les matériaux qui permettront de poursuivre sa mise à sac. Cet enfer de froideur, laid et impersonnel parait dystopique. Pourtant, ce nouveau parvis semble être la conséquence d’une décision politique. Il est même probable qu’un maître d’œuvre, voire un cabinet d’architecte, soit à l’origine de cette réalisation. Comme pour la fabrication du cassoulet en boîte et de la téléréalité, il existe des êtres peu scrupuleux, dont la mission est d’organiser le déclin de l’Occident. 

Dans son remarquable ouvrage « Histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain » le grand historien Edward Gibbon présente l’architecture comme un élément majeur de la gloire et du déclin. Gibbon décrit la Rome finissante comme un vaste chantier en jachère, une succession de constructions fragiles et mal bâties. La juxtaposition des constats de Gibbon et du réel contemporain est sans appel ; nous vivons, comme nos lointains ancêtres, un basculement civilisationnel dont nous n’avons pas idée.

Doit-on pour autant choisir le repli à Ravenne ou la fuite dans des palais gardés (pour combien de temps encore…) ? Non. Le peuple peut se dresser contre ce qui lui paraît inexorable. Il n’est pas de plus noble combat.

La disparition des savoir-faire, de l’artisanat, ou de la grandeur architecturale n’est pas une fatalité mais une menace qui appelle à une réaction. Celle-ci se nomme souveraineté, pour que vive le génie français !